Les textes choisis pour vos enfants : vies de saints, écrivains catholiques, biographies, histoire de France
- Institut Saint esprit
- 6 déc.
- 6 min de lecture
On parle beaucoup de “méthode de français”, de grammaire, d’orthographe. On parle moins de ce qui, pourtant, façonne en profondeur la langue et la pensée d’un enfant : les textes auxquels on le confronte.
Un enfant peut faire des dizaines d’exercices techniques et rester, au fond, étranger à la phrase française. À l’inverse, un enfant nourri régulièrement de textes solides – par la langue, par la densité, par la vision du réel – acquiert, souvent sans s’en rendre compte, une oreille, un sens de la nuance, un rapport plus juste aux mots.
Le choix du corpus n’est donc pas décoratif. Il est central.C’est pourquoi le Polymathe s’appuie volontairement sur :
des vies de saints,
des écrivains catholiques de haut niveau,
des biographies substantielles,
des récits d’histoire de France.
1. La pauvreté des textes “plats” et leurs effets
Une partie importante des textes proposés aujourd’hui aux enfants dans les supports scolaires ou numériques présente des caractéristiques récurrentes :
courte longueur, vocabulaire appauvri ;
dialogues artificiels, pseudo-contemporains, vidés de tout enjeu réel ;
récits fabriqués pour illustrer une règle plutôt que pour dire quelque chose de vrai.
Les recherches sur la lecture et le développement cognitif rappellent que la qualité des textes compte autant que la quantité : ce n’est pas seulement le fait de “lire” qui importe, mais ce que l’on lit, la structure des phrases, la densité de ce qui est raconté.
Lorsque l’on nourrit l’enfant de textes plats, purement fonctionnels, on lui donne peu de matière pour construire une langue robuste et une pensée articulée. Il apprend, au mieux, à décoder – non à habiter sa langue.
2. Les vies de saints : des récits denses où quelque chose se joue
Les vies de saints ne constituent pas un genre naïf ou détaché du réel. Ce sont des biographies resserrées où l’on voit des enfants, des adolescents, des adultes, confrontés à des situations concrètes :
une famille donnée, parfois blessée ;
des événements historiques situés ;
des choix à effectuer, souvent coûteux ;
des fidélités maintenues dans la durée.
Sur le plan narratif, ces textes offrent :
un déroulement clair (avant / pendant / après) ;
des actions repérables ;
des motifs compréhensibles (peur, courage, loyauté, repentir, service).
Sur le plan de la langue, ils proposent :
un lexique précis, non volontairement appauvri ;
des phrases construites, où la subordination a un sens ;
un usage sérieux de la narration et du discours rapporté.
Les travaux sur le rôle des récits dans le développement moral confirment que l’exposition à des histoires où des personnages affrontent des dilemmes réels et posent des actes structurants contribue à la formation du jugement, de l’empathie et de l’“imagination morale”.
Autrement dit, les vies de saints offrent à la fois :
une matière linguistique de qualité ;
une matière humaine forte, qui aide l’enfant à se représenter des vies tenues, cohérentes.
3. Les écrivains catholiques de haut niveau : clarté, densité, réalisme
Par “écrivains catholiques de haut niveau”, il ne faut pas entendre une littérature édifiante de surface, mais des auteurs qui :
manièrent une langue claire, précise, stable ;
prenaient au sérieux la réalité : la souffrance, le mal, le conflit, le temps ;
refusaient le cynisme comme la naïveté.
Une partie de ces écrivains est peu ou pas étudiée dans les parcours scolaires ordinaires, pour des raisons qui tiennent plus aux modes intellectuelles ou idéologiques qu’à la qualité intrinsèque des œuvres.
Les raisons de les choisir sont simples :
leur langue offre à l’enfant un modèle de phrase française tenue, sans jargon ;
leurs récits donnent accès à des situations humaines complexes, sans moralisme artificiel ;
leurs personnages ne sont ni des caricatures, ni des silhouettes interchangeables.
Là encore, la recherche sur la lecture de fiction souligne que l’exposition à des récits exigeants – par la complexité des personnages, des contextes, des enjeux – contribue à la construction de la compréhension, de la capacité d’inférence, de l’empathie, bien davantage que des textes simplifiés à l’extrême. MindChamps Francia+2BookTrust+2
Il ne s’agit pas de faire “du catholique” contre autre chose, mais de renouer avec une part importante de notre propre tradition littéraire, et de la mettre au service de la formation des enfants.
4. Biographies et histoire de France : des repères dans le réel
L’enfant a besoin de fictions bien construites, mais aussi de récits vrais : des vies qui ont existé, des événements qui se sont effectivement produits, des lieux, des dates, des décisions.
Les biographies solides et les récits d’histoire de France répondent à ce besoin :
ils donnent des repères temporels (avant / après, cause / conséquence) ;
ils montrent comment des choix individuels s’inscrivent dans des contextes plus vastes ;
ils permettent de comprendre que le monde dans lequel l’enfant vit est le fruit d’une histoire longue.
Sur le plan cognitif, ces textes permettent de travailler :
la chronologie ;
le raisonnement causal (ce qui conduit à quoi) ;
la capacité à résumer des faits sans les déformer.
La littérature sur la lecture et le développement insiste sur le rôle de ce type de récits dans la construction des connaissances générales, de la capacité à organiser l’information et à relier les savoirs entre eux.
Dans le cadre du Polymathe, l’histoire de France n’est pas abordée comme un slogan ou une simple série de dates, mais comme un matériau narratif : des événements racontés, situés, dont on peut ensuite travailler la langue.
5. Une approche marquée, mais non idéologique
On pourrait craindre qu’un tel choix de corpus soit “trop marqué”, trop catholique, trop enraciné. Il est en réalité beaucoup moins idéologique que certaines sélections contemporaines qui, sous prétexte de neutralité, n’osent plus rien dire de substantiel.
Le critère retenu est toujours double :
Qualité linguistique :le texte doit offrir une langue claire, structurée, exigeante, sans affectation inutile.
Consistance humaine :le récit doit mettre en jeu des actes réels, des responsabilités, des conséquences.
Que l’auteur soit un écrivain catholique, un historien, un biographe, importe moins que ceci :
le texte permet-il à un enfant de mieux voir le réel, de mieux le comprendre, de mieux l’exprimer ?
Si oui, il a sa place.S’il est confus, plat, doctrinaire – de quelque bord qu’il soit –, il n’en a pas.
Ce n’est pas une opération de propagande, mais une sélection de bon sens : utiliser ce que notre tradition a produit de plus solide pour former la langue et le jugement d’un enfant.
6. Comment ces textes structurent concrètement une année de travail
Dans le programme du Polymathe, ces textes ne sont pas posés au hasard. Ils structurent l’année selon une logique claire :
des mois thématiques (courage, famille, travail, justice, vocation, histoire de France, etc.) ;
pour chaque mois, un petit corpus cohérent, combinant :
un extrait de vie de saint,
un passage d’écrivain catholique,
un épisode historique ou biographique lié au thème.
À partir de ce corpus sont élaborés :
les dictées ;
les exercices de grammaire et de syntaxe, construits à partir des phrases des textes eux-mêmes ;
les rédactions, qui invitent l’enfant à raconter, résumer, décrire, expliquer.
Ainsi, l’enfant ne travaille pas sur des phrases artificielles, inventées pour “illustrer le COD” ou telle règle isolée. Il travaille sur des phrases qui appartiennent à un tissu narratif réel, dans lequel il peut entrer progressivement.
7. Ce que cette approche change pour votre enfant
Sur le long terme, ce choix de textes produit plusieurs effets conjoints :
une oreille pour la phrase française : l’enfant reconnaît ce qui “tient” et ce qui ne tient pas ;
un lexique plus riche, mais enraciné dans des contextes précis, non dans des listes abstraites ;
une capacité de narration plus solide : raconter un fait, une vie, un événement sans perdre le fil ;
une imagination morale travaillée par des vies réelles, et non par des constructions purement idéologiques.
Les synthèses récentes sur les bienfaits de la lecture insistent sur cette dimension globale : lire de bons textes ne sert pas seulement les “compétences scolaires”, mais contribue au développement cognitif, à l’empathie, à la capacité de jugement.
C’est précisément ce que le Polymathe cherche à mettre au service du français :non pas une accumulation de règles abstraites, mais un travail de langue nourri par des vies, des œuvres, une histoire.
En choisissant cette voie, vous ne confiez pas votre enfant à un “produit catholique” conçu pour un marché de niche, mais à un curriculum exigeant, construit à partir de textes qui ont fait leurs preuves dans la durée.
La grammaire et l’orthographe y sont travaillées avec rigueur, mais toujours en lien avec ce qui donne sens à la langue : des phrases qui disent quelque chose de vrai, des vies qui s’assument, une histoire dans laquelle on apprend à se situer.
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